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Et un jour, il s'est dit "Ma voix ne compte pas. Ma voix ne compte plus, je ne voterai pas. Je ne m'engagerai plus à aimer ceux que j'aime. À quoi bon rechercher à inventer ma vie ?" Parce qu'un jour, il a cru qu'on ne l'aimait pas Que le sens d'un refus, c'est qu'on ne l'aimait plus. "Même que peut-être, on ne l'avait jamais aimé !" Ce jour-là, il a cru et il est resté là Avec le ventre mou, avec le ventre plat Ne créant plus de ses mains, n'érigeant plus son torse Négligeant son destin rêvé de toutes ses forces. Il est parti sur la plus haute branche en aigle perché, en indifférence. Il a dansé toutes ses nuits en silence Oubliant que l'oubli est une offense. Et un jour, il s'est pris dans les yeux d'un miroir Seul, en pleine rue, le mal de sa mémoire. Son amour révolu l'a quitté naguère Lui sillonnant une gueule de naufragé vaincu Un cœur à débrider sous une voix ténue Un mal à respirer à trop s'être tu, un pas d'homme enlevé Le pas d'un homme qui masque Ses crevasses d'amour délaissé et déçu Un homme qui n'entend plus le berceau de son cœur Tellement il n'y tient plus au parfum du bonheur. Mais parfois l'entend-il, la mélopée docile Qui rappelle à sa vie l'étendue de son cœur ? Il est parti sur la plus haute branche en aigle perché, en indifférence Il a dansé toutes ses nuits en silence Oubliant que l'oubli est une offense. Ce jour est venu, celui du mois d'hiver Celui jamais voulu de l'être aimé que l'on perd. |