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Je n'veux plus, dans ma tour d'ivoire, faire des grimaces à mon miroir. Je n'veux plus, au fond de mon île, me r'garder pousser le nombril. La solitude, c'est comme la mort, quand je suis plusieurs, je l'appelle Mais quand j'suis seul, je rêve de ports, de métros, de tours de Babel. De grandes tours cacophoniques avec de la foule, de la sueur Des étrangers, des claques, des cliques Et autour de moi la rumeur, et autour de moi la rumeur. Je suis une presqu'île, j'ai un bras vers la mer Et le coeur dans la ville, et les pieds vers la terre. Plus de Jersey, de Sainte-Hélène, plus de manoir sans Frankenstein. Plus d'idées noires sans personne. Plus de nuits blanches sans téléphone. La solitude, c'est comme la rage Quand j'suis plusieurs, j'me fais la paire Mais quand j'suis seul, je rêve de plages Corps contre corps, chair contre chair. De grandes plages, polluées même avec de la foule, de la sueur Des gosses qui braillent, des gens qui s'aiment Et autour de moi la rumeur, et autour de moi la rumeur. Je suis une presqu'île, j'ai un bras vers la mer Et le coeur dans la ville, et les pieds vers la terre. Ce soir, dans le silence bête, je voudrais qu'une voiture s'arrête. Assassin, vagabond, qu'importe mais que quelqu'un cogne à ma porte. La solitude, c'est comme nous deux, quand on est là, il n'y a personne. Quand on est loin, on rêve d'être deux à écouter le temps qui sonne. Le temps qui pass'ra mieux quand même avec nos rires, avec nos pleurs Avec ton front sur mon front blême Et autour de nous la rumeur, et autour de nous la rumeur. Je suis une presqu'île, j'ai un bras vers la mer Et le coeur dans la ville, et les pieds vers la terre. Et les pieds vers la terre, et les pieds vers la terre. |