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Mon sombre amour d'orange amère, ma chanson d'écluse et de vent
Mon quartier d'ombre où vient rêvant mourir la mer
Mon beau mois d'août dont le ciel pleut des étoiles sur les monts calmes
Ma songerie aux murs de palme où l'air est bleu

Mes bras d'or, mes faibles merveilles renaissent ma soif et ma faim
Collier collier des soirs sans fin où le cœur veille
Est-ce qu'on sait ce qui se passe ? C'est peut-être bien ce tantôt
Que l'on jettera le manteau dessus ma face

Coupez ma gorge et les pivoines, vite, apportez mon vin, mon sang
Pour lui plaire comme en passant font les avoines
Il me reste si peu de temps pour aller au bout de moi-même
Et pour crier Dieu, que je t'aime, je t'aime tant, je t'aime tant.