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C'est un sale métier que de devoir sans fin, n'étant coupeur de bourses Bonneteur charlatan, monte-en-l'air aigrefin, vendre la peau de l'ours On demeure parfois pendant des jours entiers, tout seul dans sa boutique Et cette odeur de peaux qu'il faut que vous sentiez N'est pas très romantique La martre-zibeline allez c'est plus joli sur Madame en Packard Que quand le paradichlorobenzène emplit le nez et les placards L'opossum, à la fin, c'est tout aussi lassant que la loutre marine Oh, qui dira l'ennui qui prend le commerçant derrière ses vitrines Quand je pense pourtant aux perceurs de plafond dont la vie est si dure Au cinéma, j'ai vu comment ces gens-là font, et Dieu sait si ça dure À ceux qui pour avoir le respect du milieu et de belles bottines Livrent leur sœur cadette à de vilains messieurs pour des prix de famine Je me dis, caressant mes descentes de lit, mes manchons, mes écharpes Qu'il ne faut pas céder à la mélancolie et se joindre aux escarpes Qu'un magasin vaut mieux que de faire en prison des chaussons de lisière Et mieux cent fois brosser les manteaux de vison que buter les rentières Mieux lustrer le renard que d'aller proposer l'héroïne à tant l'once Mieux chez soi demeurer où sont entreposés le castor et le sconse Et puis qu'on ait ou non vendu son chinchilla, son hermine ou son phoque Il vous reste, du moins, cet amer plaisir-là, vitupérer l'époque Vitupérer l'époque, l'époque. |