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(Raphaël Haroche) [Jean-Louis] Et dans 150 ans, on s'en souviendra pas De ta première ride, de nos mauvais choix [Patrick Fiori] De la vie qui nous baise, de tous ces marchands d'armes [David] Des types qui votent les lois, là-bas, au gouvernement [Patricia] De ce monde qui pousse, de ce monde qui crie [Jean-Louis] Du temps qui avance, de la mélancolie [Patrick Fiori] La chaleur des baisers et cette pluie qui coule [David] Et de l'amour blessé et de tout c'qu'on nous roule. [Patricia] Alors, souris. [Patrick Bruel] Dans 150 ans, on s'en souviendra pas De la vieillesse qui prend, de leurs signes de croix [Muriel] De l'enfant qui se meurt, des vallées du tiers-monde [Zazie] Du salaud de chasseur qui descend la colombe De ce que t'étais belle et des rives arrachées [Maxime] Des années sans sommeil, cent millions d'affamés Des portes qui se referment de t'avoir vue pleurer [Pierre] De la cour solennelle qui condamne sans ciller [David] Alors, souris. [Patrick Fiori] Et dans 150 ans, on n'y pensera même plus À ce qu'on a aimé, à ce qu'on a perdu. [David] Allez, vidons nos bières pour les voleurs des rues ! Finir tous dans la terre, mon dieu ! Quelle déconv'nue. [Jean-Louis] Et regarde ces squelettes qui nous regardent de travers. Ne fais pas la tête, ne leur fais pas la guerre. [Patricia] Il leur restera rien de nous, pas plus que d'eux J'en mettrais bien ma main à couper ou au feu. [Patrick Fiori] Alors, souris. [Patricia] Et dans 150 ans, mon amour, toi et moi On sera douc'ment, dansant, deux oiseaux sur la croix. [Jean-Louis] Dans ce bal des classés et encore, je vois large. P't'être qu'on sera repassés dans un très prochain naufrage. [David] Mais y'a rien d'autre à dire, je veux rien te faire croire. Mon amour, mon amour, j'aurai le mal de toi. [Patrick Fiori] Mais y'a rien d'autre à dire, je veux rien te faire croire. Mon amour, mon amour, j'aurai le mal de toi [Jean-Louis] Mais que veux-tu ? |