Lyric provided by www.seekalyric.com |
(Benjamin Biolay/Jack Kerouac) Je humais des fleurs dans la cour, et lorsque je me suis réveillé J'ai inspiré profondément et tout mon sang s'est rué à mon cerveau Et je me suis retrouvé mort sur le dos dans l'herbe. Apparemment, je m'étais évanoui ou j'étais mort Pendant soixante secondes. Mon voisin m'avait vu Mais il avait pensé que je m'étais simplement jeté soudain sur l'herbe Pour jouir du soleil. Durant cet intemporel moment d'inconscience Je vis l'éternité d'or, je vis les cieux. Il ne s'y était jamais rien passé. Les événements d'il y a un million d'années Étaient tout aussi fantomatiques et insaisissables Que les événements de maintenant ou de dans un million d'années Ou que les événements des dix prochaines minutes. C'était parfait. La solitude d'or. Le vide d'or. Une chose ou une autre. Quelque chose de sûrement humble. Un silence parfaitement immuable résonnait avec ravissement. Il n'était pas question d'être vivant ou de ne pas être vivant. Il n'était pas question de goût ou de dégoût. De près ou de loin. Pas question de don ou de gratitude. Pas question de pitié ou de jugement, ou de souffrance Ou de son contraire, ou de quoi que ce soit d'autre. C'était la matrice même. La solitude même, l'abondance universelle Le grand trésor libre, la grande victoire, l'achèvement infini La joyeuse essence mystérieuse des dispositions. Cela semblait n'être qu'un sourire épanoui, qu'une adoration adorable Qu'une charité gracieuse et adorable, sécurité éternelle Rafraîchissante après-midi, rose, cendre d'or Immatériel et scintillante et infinie, ligne d'or. Ce qui était d'or venait du soleil dans mes paupières Une éternité et une soudaine et immédiate prise de conscience. Tandis que je me réveillais, que je venais d'être là de tout vient Et tout retourne. Le permanent ainsi qui donc jamais ne va ni ne vient. C'est pourquoi je l'appelle l'éternité d'or, mais vous pouvez l'appeler Comme bon vous semble. En revenant à la conscience Je fus terriblement navré d'avoir un corps et un esprit Comprenant soudain que je n'avais pas même un corps et un esprit. Et que rien n'était jamais arrivé et que tout est bien, à jamais Et à jamais. Ô merci. Merci. Merci. |