(Yann Guillon/Emmanuel Moire)

J'ai appris tous les signes, redessinant la ligne et jusqu'à l'évidence
Comme un nouveau parcours
Passant au pied des tours, invitant au silence.
Le temps a fait son œuvre.
Les mirages les couleuvres ont pu tenter leur chance
À la moindre avancée, me sentir étranger alors que tout commence.

J'ai appris tous les signes, redessinant la ligne, suivant son influence
Comme un nouveau parcours
Parsemé de détours, ouvert à l'imprudence.
Le temps a fait son œuvre.
Les menaces et les pieuvres ont eu leur récompense
À la moindre avancée, le souvenir inquiet, retour à la souffrance.

Mais j'ai baissé la tête, oubliant les défaites, découvrant la patience.
Il suffit de se taire et devenir contraire à tout ce qui offense
À tout ce qui m'offense.

J'ai appris tous les signes, redessinant la ligne selon les apparences
Comme un nouveau parcours
Où l'aveugle et le sourd demandent obéissance.
Le temps a fait son œuvre.
J'ai plongé dans son fleuve et tenu la distance
À la moindre avancée, le sentiment gagné d'avoir repris confiance.

Et j'ai levé la tête, remerciant les défaites, découvrant la patience.
Il suffit de se taire et devenir contraire à tout ce qui offense
À tout ce qui m'offense.

J'ai appris tous les signes, redessinant la ligne jusqu'à la délivrance
Au cours de l'aventure, j'ai aimé les ratures, je sais leur importance.
Combien ils sont utiles ?
Une ou deux ou bien mille, pour faire taire connaissance ?
Me sentir enfin prêt, accueillant et léger, goûtant de tous mes sens.

À genoux sur la rive, j'ai refermé le livre de mes années d'errance.
Au moment de ta main, tu m'as dis, je me souviens, "Suite et fin".